Soumis par Nouri Lajmi
03-05-2008
Dernière mise à jour:03-05-2008
Dans un monde fait d'adversité, d'antagonismes meurtriers et de guerre civile - un mot grave, insupportable mais qu'il faut se résoudre à prononcer-, le chacun pour soi serait le reflet de la vraie nature humaine...
Les personnages de cette pièce de Nidhal Guiga, «Selon Gagarine*», sont en tout cas de ceux qui cherchent à sauver leur peau, à trouver une planche de salut, à travers cette quête obstinée de départ, à tout prix et sans crier gare. Ils cherchent à fuir cette réalité devenue intenable pour retrouver la vérité, leur vérité, la vérité sur leur mort
passée ou à venir...
Un clin d'oeil à Iouri Gagarine, cosmonaute soviétique, devenu héros national, mais qui va finir enterré dans le mur du Kremlin sans avoir compris comment il est mort un certain 28 mars 1968, alors qu'il était au sommet de sa gloire...Etrange destinée !
Construite à la manière d'un puzzle, la pièce de Nidhal Guiga, produite par le Théâtre National, met en scène deux jeunes hommes (un magicien et un type qui s’identifie à Iouri Gagarine) qui décident, la peur au ventre, de quitter le pays avec l'aide d'un passeur qui leur fait miroiter l'imminence du départ tout proche...
Mais que d'émotions au cours de ce trajet incertain et périlleux ou les obstacles se multiplient et les frustrations ajoutent encore la colère à l'angoisse. On fait du sur-place, on tourne en rond et se morfond. Une autre façon d'exprimer l'errance, le désespoir...Fuir la mort, dira un des personnages, c'est la mort certaine. Le doute, déjà, s'installe. S'en aller ? ...Comme si cela allait de soi !
La pièce raconte sur le ton de la dérision et de l'émotion, cette grande aventure de la vie, de la survie quotidienne, de gens comme vous et moi, de gens ordinaires, surpris dans leurs rêves, dans leur désir le plus intime de façonner un destin sur mesure...et que seul le départ, dans les circonstances, est à même de le leur permettre...Et encore...
Sous le regard lointain mais protecteur, de cette jeune fille énigmatique, séductrice mais insaisissable...Comme la vie, comme l'espoir ou le salut.
Toute ressemblance avec des faits ou des personnages réels n'est que pure coïncidence ! Mais la pièce, de par cette lecture symbolique, tendre, ambiguë et hésitante à la fois, de la réalité de tout un chacun dans ce monde
tourmenté, mérite en tout cas, le détour. A voir, à revoir et surtout à méditer.
Nouri Lajmi
Le Journal Du Maghreb
http://lejournaldumaghreb.my5gb.com _PDF_POWERED _PDF_GENERATED 8 June, 2008, 11:59
03-05-2008
Dernière mise à jour:03-05-2008
Dans un monde fait d'adversité, d'antagonismes meurtriers et de guerre civile - un mot grave, insupportable mais qu'il faut se résoudre à prononcer-, le chacun pour soi serait le reflet de la vraie nature humaine...
Les personnages de cette pièce de Nidhal Guiga, «Selon Gagarine*», sont en tout cas de ceux qui cherchent à sauver leur peau, à trouver une planche de salut, à travers cette quête obstinée de départ, à tout prix et sans crier gare. Ils cherchent à fuir cette réalité devenue intenable pour retrouver la vérité, leur vérité, la vérité sur leur mort
passée ou à venir...
Un clin d'oeil à Iouri Gagarine, cosmonaute soviétique, devenu héros national, mais qui va finir enterré dans le mur du Kremlin sans avoir compris comment il est mort un certain 28 mars 1968, alors qu'il était au sommet de sa gloire...Etrange destinée !
Construite à la manière d'un puzzle, la pièce de Nidhal Guiga, produite par le Théâtre National, met en scène deux jeunes hommes (un magicien et un type qui s’identifie à Iouri Gagarine) qui décident, la peur au ventre, de quitter le pays avec l'aide d'un passeur qui leur fait miroiter l'imminence du départ tout proche...
Mais que d'émotions au cours de ce trajet incertain et périlleux ou les obstacles se multiplient et les frustrations ajoutent encore la colère à l'angoisse. On fait du sur-place, on tourne en rond et se morfond. Une autre façon d'exprimer l'errance, le désespoir...Fuir la mort, dira un des personnages, c'est la mort certaine. Le doute, déjà, s'installe. S'en aller ? ...Comme si cela allait de soi !
La pièce raconte sur le ton de la dérision et de l'émotion, cette grande aventure de la vie, de la survie quotidienne, de gens comme vous et moi, de gens ordinaires, surpris dans leurs rêves, dans leur désir le plus intime de façonner un destin sur mesure...et que seul le départ, dans les circonstances, est à même de le leur permettre...Et encore...
Sous le regard lointain mais protecteur, de cette jeune fille énigmatique, séductrice mais insaisissable...Comme la vie, comme l'espoir ou le salut.
Toute ressemblance avec des faits ou des personnages réels n'est que pure coïncidence ! Mais la pièce, de par cette lecture symbolique, tendre, ambiguë et hésitante à la fois, de la réalité de tout un chacun dans ce monde
tourmenté, mérite en tout cas, le détour. A voir, à revoir et surtout à méditer.
Nouri Lajmi
Le Journal Du Maghreb
http://lejournaldumaghreb.my5gb.com _PDF_POWERED _PDF_GENERATED 8 June, 2008, 11:59